Amener les enfants à se préparer le matin, une mission difficile !

Comment amener tes enfants à coopérer ? 8 astuces pour te simplifier la vie

Chez nous, que mon marin soit en mer ou à la maison, le marathon matinal, c’est toujours pour ma pomme ! Quand j’ai su que j’étais enceinte de ma fille, mon fils avait exactement 18 mois. Niveau autonomie, ce n’était clairement pas ça ! Et ce ne sont pas les 8 mois qui ont suivi qui lui ont permis d’acquérir l’autonomie nécessaire à mon timing matinal…

A mesure que ma grossesse avançait, je commençais sérieusement à flipper de ce qui m’attendait. Je me voyais déjà arriver au boulot en courant, pas coiffée, le ventre vide et sans m’être aperçue que le bébé m’avait régurgité sur l’épaule. Je n’étais pas loin de la vérité, il suffit de relire cette journée ordinaire pour en avoir le cœur net.

Femme de marin stressée, tendue, qui arrive au travail en retard
« Et elle court, toute la journée ; elle court, de décembre en été »

En fait, j’avais surtout sous-estimé le niveau d’énervement dans lequel je serais. La tension à la maison avant le départ. Et cette culpabilité immense qui me boufferait pendant toute la journée pour leur avoir mis une pression folle au saut du lit, histoire de gagner quelques minutes finalement dérisoires. D’ailleurs, mon fils me demande souvent « On est en retard maman ? », ce qui ne manque pas d’alimenter cette petite voix qui cherche à me faire passer pour une mère indigne. (Parfois c’est une autre voix, qui râle après mon marin jamais là. Mais c’est une autre histoire dont on aura sûrement l’occasion de reparler.)

Après tout, ils n’ont rien demandé les loulous. Comment concilier mes contraintes et leur épanouissement ? Comment les aider à bien grandir sans pour autant exploser en vol ? Cette course permanente, ce n’est pas ce que je veux pour mes enfants. Et, accessoirement, ce n’est pas ce que je veux pour moi.

L’éducation positive à la rescousse

J’ai donc commencé à m’intéresser à l’éducation positive, et notamment aux conseils de Charlotte Ducharme, la fondatrice de Cool Parents Make Happy Kids. Avec quelques autres, comme Adèle Faber et Elaine Mazlish, spécialistes américaines en parentalité, ainsi qu’Aurélie Callet et Clémence Prompsy, les psychologues de Kidz et Family, elles sont rapidement devenues mes références.

Aujourd’hui, je ne vais pas te mentir, hors période de confinement, c’est toujours un peu la course. Il reste des impondérables auxquels je ne peux pas me soustraire (du genre, aller au boulot, pour n’en citer qu’un). Et deux enfants pleins de vie et d’avis (pas toujours jamais conformes aux miens). Ceci étant, l’éducation positive a profondément changé ma perception de ces situations. Et la mise en place d’astuces proposées par les grands noms du domaine a largement simplifié cette course quotidienne contre la montre.

L'éducation positive, Charlotte Ducharme, Elaine Mazlish et Adèle Faber, sont des références utiles pour simplifier la vie des femmes de marins et mères
L’éducation positive regorge d’astuces pour simplifier le quotidien avec les enfants quand papa est en mer.

J’arrête de te faire mariner (oui, c’est un très mauvais jeu de mot) et je te raconte tout ça !

Prioriser tes combats

« Alleeeeez loulou, tu t’habilles.

– Naaaaaan, j’ai pas envie.

– Je ne te demande pas si t’as envie, je te dis qu’il est l’heure de s’habiller. »

Tu le sais comme moi, ça peut durer longtemps. Surtout parce que, comme l’expliquent Aurélie Callet et Clémence Prompsy, c’est TOI qui demandes et que, globalement, pour ton enfant qui cherche à s’affirmer, refuser est un bon moyen d’y parvenir.

La première chose à faire, c’est de réévaluer tes priorités. Concrètement, quels sont les points indispensables pour toi, et quels sont ceux sur lesquels tu peux te montrer plus flexible ? Pour y voir clair, je te propose, dès que tu auras terminé la lecture de cet article, de prendre une feuille que tu garderas sous la main pendant une semaine et sur laquelle tu noteras toutes les situations conflictuelles auxquelles tu fais face avec tes enfants.

A la fin de la semaine, prends une seconde feuille, que tu divises en deux colonnes.

Dans la première colonne, tu renseignes les points que tu juges non négociables (notamment parce qu’ils engagent la sécurité des enfants ou l’organisation familiale, du genre, ne pas monter sur les meubles, ou partir à une heure donnée le matin).

Dans la seconde, tu notes les points sur lesquels tu peux transiger, car ils n’ont finalement que peu d’impacts (par exemple ceux qui relèvent de tes principes, de ton éducation ou du regard des autres « on ne sort pas de table avant d’avoir fini son assiette », « on ne saute pas sur le lit » etc).

Lâcher prise

Lorsque tu auras classé toutes les situations préalablement identifiées, évalue l’équilibre des colonnes. Si la colonne de gauche déborde, interroge toi sur ta motivation à maintenir ces exigences (je te raconterai un peu plus bas comment j’ai réussi à revenir sur certains principes). Peut-être que tu peux renoncer à certaines.

Lâcher prise est indispensable à toute femme de marin pour supporter le quotidien seule avec les enfants.
Femme de marin, zen au quotidien (ou presque), c’est possible !

Pour tous les points que tu auras identifiés comme « transigibles », c’est toi qui vas devoir faire des efforts car cela va te demander de lâcher prise.

Lorsqu’une situation de cette nature se présente, repense à ta liste et rappelle toi que, c’est dans la deuxième colonne, donc ce n’est pas si important. Ce qu’il faut surtout changer dans ces situations, c’est le rapport de force qui a pu s’installer avec ton enfant et qui te pousse à vouloir avoir le dernier mot, souvent au détriment de l’ambiance générale.

Les impliquer dans les décisions

« Alleeeeez loulou, tu t’habilles.

– Naaaaaan, j’ai pas envie.

– S’il te plaît, habille toi, j’aimerais arriver à l’heure au travail, c’est important pour moi. »

Pour les situations non négociables, prends le temps d’expliquer à tes enfants la raison de ta demande ou de cette règle. Pour nous, souvent la raison d’être des consignes est évidente. Mais les enfants n’ont ni le même recul ni la même capacité que nous pour anticiper les choses. Dans notre posture de parent, nous nous plaçons naturellement comme détenteur de l’autorité et personne la plus à même de savoir ce qui est bon pour nos enfants ou ce qu’ils doivent faire. Ce faisant nous oublions l’importance de leur donner des explications. Or, bien souvent, leur expliquer pourquoi on attend une action de leur part est un bon support pour obtenir leur coopération.

Si les explications ne suffisent pas, afin de satisfaire son besoin d’affirmation, tu peux lui offrir des choix. Des choix qui en seront à son échelle mais n’auront finalement que peu d’impact pour toi. Typiquement, ce matin, mon fils rechignait pour venir prendre le petit déjeuner : « Tu préfères boire ton lait dans le mug avec les lapins ou celui avec le pont ? » Et hop, ni vu ni connu, il a choisi sa tasse et est parti s’installer à table ! Il refuse de s’habiller ? « Tu veux mettre quel t-shirt ? Le vert ou le bleu ? » Et hop, un t-shirt enfilé.

Laisser des choix à la main des enfants est un bon moyen de simplifier le quotidien d'une femme de marin, surtout quand papa est en mer.
Stratégie de coopération : offrir le choix à son enfant.

Exemple en direct : pendant que j’écris cet article, mon fils vient de se précipiter sur mes genoux et insiste pour installer le vieux clavier que nous lui avons donné pour jouer devant le mien. Impossible pour moi de taper un seul mot, sans parler de la concentration. Je lui demande de descendre de mes genoux, je repousse son clavier, il râle. Changement de stratégie : j’attrape son clavier « Tu veux le mettre par terre ou sur le fauteuil ? » Il est maintenant en train de jouer avec son clavier posé sur le fauteuil 1m derrière moi.

Formaliser avec eux les règles à respecter

Comme je te le faisais remarquer un peu plus tôt, le manque de coopération vient souvent du fait que l’enfant trouve dans l’opposition avec ses parents un moyen de s’affirmer.

des règles du repas illustrées, conçues avec les enfants, permettant de simplifier le quotidien en famille et notamment aux femmes de marins de faire coopérer les enfants quand papa est en mer.

Une solution pour esquiver ces tensions est donc que les demandes ne viennent pas du parent. Comment ? En fixant, en famille, les règles qui permettront à tout le monde de vivre ensemble. A toi d’orienter les échanges pour que les règles correspondent à ton besoin, en n’oubliant pas de leur laisser un peu de latitude sur des points qui t’importent peu.

Si tes enfants sont suffisamment grands, tu peux simplement choisir de les réunir autour d’une table et de mettre en forme ensemble la liste des principales règles.

Chez nous, les enfants étant petits, nous avons des règles illustrées, comme celles du repas ci-contre. Cela demande un peu plus de préparation puisqu’il faut chercher les illustrations avant. Mais ils peuvent eux-mêmes les découper, les coller et, ainsi, se sentir réellement impliqués dans la démarche. D’ailleurs, personnellement, même à mon âge avancé je préfère quand il y a des illustrations !

Ritualiser leurs journées

Les enfants ont besoin de repères et sont rassurés par les situations récurrentes, les routines. C’est pour cela que, en complément des règles, il est très utile de formaliser des rituels, qui systématisent les moments clés de la journée.

« Alleeeeez loulou, tu t’habilles.

– Naaaaaan, j’ai pas envie.

– Ah bon ? Mais on fait quoi normalement après s’être levé ?

– On s’habille. »

A la maison, nous avons un rituel pour se préparer le matin et un autre pour le coucher. Là encore, c’est plus ludique si tu choisis des illustrations et que tu le prépares avec ton enfant. Il peut même choisir l’ordre de certaines actions. En cas de difficulté dans l’exécution du rituel, tu pourras lui rappeler que c’est lui qui a choisi de mettre son pyjama avant de se brosser les dents !

Un rituel formalisé permet à l'enfant de savoir ce qu'il a à faire et simplifie ainsi le quotidien, notamment quand papa est en mer.
Un rituel simple et illustré est un outil visuel que les enfants apprécient.

Tu constateras sur le rituel matinal de mon fils que le brossage de dents se fait avant le petit déjeuner. On ne va pas se mentir, ce point là m’a demandé du lâcher prise parce que ce n’est pas cohérent avec ce que j’ai toujours connu, avec mes principes. Mais, comme je te l’indiquais en début d’article, il est important d’identifier tes priorités. La mienne était qu’il se brosse les dents. Finalement, j’ai admis que, s’il le faisait avant de manger, ce n’était pas trop grave. Avant de fonctionner de cette façon, je perdais un temps fou à le faire revenir dans la salle de bain après le petit déjeuner. Désormais, on optimise le créneau « hygiène » dès le saut du lit, avant même d’avoir quitté l’espace nuit.

Per-sé-vé-rer

La mise en place de rituels repose sur la systématisation.

« Si tu leur parles des rituels, dis leur bien qu’il ne faut pas lâcher, il faut persévérer, chaque jour, sans déroger, même si au début ça ne semble pas marcher ».

C’est ce que mon mari m’a dit quand je lui ai parlé du thème de cet article. Et je n’aurais pas dit mieux. Chez nous, le premier rituel mis en place a été celui du coucher, et franchement on partait de loin : on y passait au minimum une heure par soir, deux ou trois dans les pires moments (je ne te raconte pas les soirées cauchemardesques que j’ai passées quand ma deuxième avait un mois, que mon mari était en mer et que je galérais à endormir mon aîné…)

Bien sûr, au début, chaque soir notre fils essayait de nous faire fléchir, de demander une histoire de plus… Puis il ne le faisait plus qu’un soir sur deux. Nous n’avons JAMAIS cédé. Au bout de quelques semaines (trois je dirais), il avait intégré cette routine. Maintenant, le rituel du coucher n’est même plus affiché ! Et quand mon mari est en mer, je n’angoisse plus dès 18h à la perspective de la soirée qui m’attend.

A toi de jouer !

Certains jours, les rituels ou les choix ne suffisent pas. C’est là qu’il va falloir dégainer ta botte secrète : le jeu ! Je ne vais pas te mentir, ça va te demander d’aller puiser ce qu’il te reste d’énergie, mais tu pourrais même te surprendre à passer un bon moment.

Aura-t-il rangé sa chambre avant que maman ait fini de danser sur sa chanson préférée ? (En ce moment celle de mon fils c’est Papa Pingouin, niveau choré, y’a de quoi être créative !) Pourra-t-elle se brosser les dents aussi bien maman ? Ou même, en se tenant sur un pied plus longtemps que maman, comme le suggère Charlotte Ducharme (qui doit avoir un meilleur équilibre que moi) ?

Mettre du jeu dans le quotidien permet aux femmes de marin de faire coopérer les enfants plus simplement
« Un, deux, trois… le premier à la salle de bain choisit l’histoire ce soir ! »

Le succès du jeu repose largement sur ta motivation et ton engouement. Toi comme moi savons bien que, après les journées que peuvent être les nôtres, trouver cette énergie est mission impossible. Mais certains ont pensé à nous et ont créé des applis gratuites, bien utiles en cas de crise : il se dit que Ben le Koala rencontre un petit succès dans les salles de bain ; à la maison c’est plutôt le canard sablier de Lickety Split, conseillé par la plus Cool des Parents, qui motive les troupes.

Prête à te lancer ? Reviens vite me raconter en commentaire si tu as pu tester l’une ou l’autre de ces astuces !

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