Ce n’est pas à toi que je vais l’apprendre, le quotidien de femme de marin est parfois déroutant, souvent challengeant. Rarement un fleuve tranquille. Pourtant, grâce au développement personnel, tu peux (re)trouver une certaine sérénité. Je te montre comment.
Ces dernières années, la vie m’a transformée. Épouse, maman, ça chamboule. Mais il n’y a pas que ça. Je suis en quelque sorte devenue la Anne-Laure 2.0, celle que j’avais longtemps rêvé être, sans savoir comment m’y prendre.
Pour te donner une idée, à l’époque où j’ai rencontré mon mari, je râlais beaucoup (je ne dis pas que je ne râle plus hein, faut pas déconner, mais ce n’est plus pareil). Et à chaque fois que je râlais pour quelque chose, il me répondait « tu n’as qu’à décider de t’en foutre, et tu t’en fous ! »
Inutile de te dire que ça avait le don de m’agacer !
Non seulement ça me semblait complètement absurde, mais ça m’apparaissait surtout impossible : s’il suffisait de se dire « ça m’est égal » pour que les choses ne nous touchent pas, tout le monde le ferait depuis longtemps…
Pourtant, 8 ans et des dizaines de lectures de développement personnel plus tard, je sais qu’il avait raison. J’éviterai quand même de lui faire lire cet article sinon je n’ai pas fini d’en entendre parler !
Développement personnel : la notion de responsabilité
Tu as toujours le choix
En développement personnel, l’une des premières choses que tu apprends (que tu intègres, devrais-je dire) c’est que, l’être humain a la chance et la capacité, en toutes circonstances, de choisir.
Si tu me lis, tu es un être humain (par acquis de conscience je viens de vérifier et il semblerait que certains singes savent lire mais je doute que mon blog soit leur priorité). Donc tu as toujours la possibilité de choisir.
Bien sûr certaines choses sont indépendantes de ta volonté. Mais ce dont le développement personnel te fait prendre conscience, c’est que face à ces événements tu as encore le choix de ta réaction.
Tu peux décider de les subir. Ou faire le choix de les accepter, de ne pas les laisser t’affecter (oui, exactement comme mon mari me disait il y a 8 ans) et même de tout mettre en oeuvre pour en limiter les impacts.
Là, tu te dis sûrement que j’abuse, que tu ne lis pas cet article pour te faire enguirlander. Ambiance, « J’suis pas venue là pour souffrir, ok ? »
Je te rassure, ce n’est pas ce que j’ai en tête ! Mais ça m’a fait mal aussi quand j’ai pris conscience de la responsabilité que j’avais face à ces situations où je me croyais impuissante.
Utilise tes (super) pouvoirs
L’idée n’est donc pas de te culpabiliser mais de te faire prendre conscience de ton pouvoir ! Cette prise de conscience a véritablement changé ma vie et ma façon d’appréhender les difficultés du quotidien.
D’ailleurs, je ne les vois plus systématiquement comme des difficultés mais parfois comme des opportunités, d’autres comme des défis, ou simplement comme des non événements.
Par exemple, il y a quelques années, si mon mari m’annonçait qu’il partait en mission « surprise » pour trois mois, j’étais dévastée. Je passais des journées à me lamenter, à penser à tout ce qu’on avait prévu et que j’allais devoir annuler, à combien il allait me manquer, à la difficulté qu’on aurait à se contacter etc.
Forcément, avec des idées pareilles, je n’incarnais pas la joie de vivre…
Aujourd’hui, oui, une telle annonce me gonfle. Mais je sais que nous n’y pouvons rien. Alors, plutôt que de perdre du temps et de l’énergie à m’en plaindre, je prends note de l’information, exprime mon sentiment à cet égard et passe à autre chose.
À l’inverse même, j’anticipe les points positifs de cette nouvelle :
- les soirées Netflix sous le plaid avec la série que JE choisis,
- les cordons bleus – pâtes au beurre (salé) que je vais pouvoir manger sans son regard réprobateur sur mes goûts culinaires,
- les vacances en famille qu’on pourra s’offrir grâce aux primes de mission…
C’est décidé, j’arrête de subir.
Et toi ? Est-ce que tu commences à entrevoir comment prendre tes responsabilités pourrait simplement te rendre la vie plus douce ?
La notion de responsabilité dans ta vie de femme de marin
En tant que femme de militaire, notre vie est nécessairement orientée par des décisions qui ne dépendent pas de nous, ni même de notre conjoint. Toi même tu sais : les ordres.
Une question de survie
Dans notre cas, accepter sa responsabilité et faire le choix de ne pas subir est donc primordial, pour ne pas dire salvateur.
Attention, je ne suis pas en train de te servir ce discours qu’on entend encore trop souvent « Tu savais ce qui t’attendais en choisissant un marin ! ».
Encore une fois, l’idée n’est pas de te culpabiliser mais bien de te montrer comment, seule, tu peux influer sur ta vie. Car, qui mieux que toi sait ce qu’il te faut ?
D’ailleurs, je reviens rapidement sur un point abordé dans un questionnaire que j’ai mené auprès de 200 femmes de militaire.
Je demandais quelles démarches les personnes avaient déjà engagées pour trouver une situation professionnelle qui leur convienne, puis si elles étaient satisfaites de ces démarches.
- Le taux de satisfaction des femmes de militaire ayant compté sur des tiers (administration, organismes spécialisés) était d’environ 35%,
- Alors que les personnes ayant entrepris des démarches seules se sont déclarées satisfaites à 73% !
Cet écart m’a littéralement scotchée !
Si j’en juge par mon expérience de femme de marin, nous avons de multiples opportunités de mettre cette théorie en pratique.
Les changements de planning
Bien sûr ces changements sont pénibles et génèrent des difficultés au quotidien. Mais, sauf à devenir commandante d’unité (et encore), tu n’y pourras pas grand chose.
Concentre-toi donc sur ce qui est dans ton cercle d’influence. Et relève-toi les manches pour agir sur ce cercle !
Pas plus tard qu’hier, mon mari n’a pas pu quitter le bateau à l’heure prévue ni me prévenir. Résultat, la nounou m’appelle pour s’étonner que notre fille soit toujours là.
Bien sûr, sur le coup j’étais énervée !
Je travaillais, j’ai décidé de tout laisser en plan pour aller la chercher. J’aurais aussi pu demander à la nounou de faire des heures supp par exemple.
J’ai pris ma décision, et quelles que soient les conséquences sur l’avancement de mon travail, ça ne m’aidera en rien d’essayer d’incriminer l’armée ou mon conjoint pour ça.
Les absences
Pour ce qui est des absences, là aussi je sais bien qu’émotionnellement, logistiquement et même physiquement, c’est éprouvant. À toi de prendre les devants pour en minimiser l’impact :
- avant le départ, tu peux jalonner l’absence de moments plaisir,
- tu crains de ne pas avoir le temps de souffler ? Sollicite des proches pour garder les enfants à des dates convenues à l’avance,
- la cuisine n’est pas un loisir pour toi ? Congèle des plats à sortir pour les jours de flemme (et chez moi, les jours de flemme, c’est 6 jours sur 7 grosso modo),
- ou encore économise pour payer une soirée de baby-sitter et te faire une sortie entre copines…
Tu n’as pas les moyens ? C’est une question de priorités. Il y a probablement des dépenses pour toi que tu peux réduire. Par exemple, en arrêtant de fumer et en limitant ma garde-robe au nécessaire, j’ai pu m’offrir une formation dont je rêvais.
Tu es à la recherche de conseils pratiques pour mieux vivre l’absence ? Émilie t’aide à garder le cap dans cet article.
Tu n’as personne à proximité et ne veux pas laisser tes enfants à un·e inconnu·e ? Je te comprends, j’ai du mal à le faire. Mais c’est un choix que j’assume. Si vraiment c’était important pour moi d’avoir une soirée pour souffler, je pourrais le faire.
Les mutations
Ton conjoint est muté tous les 3 ans, tu ne trouves pas de boulot dans ton domaine là où il est affecté. En plus, à chaque fois tu dois passer des entretiens avec des employeurs qui ont une image encore hyper rétrograde des femmes de militaire. Bref, il ne fait pas bon aspirer à s’épanouir professionnellement en étant femme de marin !
Ok, je te rejoins, ce n’est pas la panacée. Mais que peux-tu faire ? Comment peux-tu prendre tes responsabilités ?
J’ai étudié jusqu’au master pour l’emploi que j’occupe encore aujourd’hui (pour quelques mois). Je sais pertinemment que je ne trouverai pas un tel poste quand nous aurons déménagé. Je pourrais m’en désespérer.
J’ai plutôt pris l’option d’accepter que la vie professionnelle que j’ai choisie il y a 15 ans va devoir évoluer. Ça m’a pris un peu de temps mais aujourd’hui j’en suis plus que ravie en fait ! J’ai la chance de pouvoir essayer autre chose, explorer des voies qui, j’en suis certaine, seront encore plus épanouissantes que cette première carrière.
C’est pareil pour toi !
Tu peux choisir de t’accrocher à une voie qui sera difficile à suivre si tu fais le choix de vivre où ton conjoint est muté. Ou alors tu peux accepter la situation et chercher comment en tirer profit.
Dans le premier cas, tu risques d’en souffrir. Dans le deuxième, tu risques simplement de réussir. Il y a pire non ?
Et toi, quelle est cette épine dans ton pied de femme de marin, que tu peux décider aujourd’hui d’arrêter de subir ?
Pour aller plus loin
Si tu souhaites approfondir la notion de responsabilité, tu peux t’appuyer sur l’ouvrage « Petit éloge de la responsabilité », de Sophie Chiche et Mark Samuel, qui est résumé dans cet article.
J’ai découvert la notion de cercle d’influence dans le livre de Stephen R. Covey “Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent”. Il est est notamment question sur ce blog, tenu par une coach et psychothérapeute.